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Article
écrit et mis en page par - Ludo - (Webmaster)
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Jeudi
11 Décembre 2000 : le changement....
Le Bandit 1200 totalise 65 000 kms. Acheté en février
2000, avec seulement 20 000 au compteur, il n'aura pas fallu longtemps
pour encaisser les 45 000 kms supplémentaires. Pourtant la
moto montre des signes de fatigue. L'embrayage est out, et les suspensions
sont fatiguées. Pas envie de faire tous ces changements (merci
le proprio précédent pour les wheeling et autre.....)
Alors me vient une idée. Et pourquoi ne pas changer pour le
600 hyper sport tant rêvée ? Passage chez Kawa et Honda,
le duel que se livrent alors le ZX-6R et le CBR 600 est à son
summum. Duo, confort, prix, finition, tous les critères y passent
et la comparaison n'est pas aisée.
Il aura fallu quelques petits détails pour me décider
: injection, modèle totalement refondu en 2000, duo agréable,
esthétique magnifique, bref, le CBR 600 me fait finalement
craquer. Et la proposition du concessionnaire aussi. Ca sera un CBR
600. 4 Jours d'attente qui me paraîtront une éternité,
et enfin, ce jeudi 11 décembre 2000.....
On fait le tour de la moto. Elle est magnifique dans sa robe grise,
sobre, mais superbe. Le concessionnaire m'explique tous les petits
détails pratiques, ainsi que les choses à savoir. Manque
de bol, ce jeudi là, il pleut. Mais rien ne m'empêchera
de savourer ces premiers tours de roue.....
Un
quotidien agréable
66
kms. C'est ce que je dois faire pour un aller/retour maison-boulot.
Malgré la vocation sportive du 600 CBR, cette moto se montre
très docile pour le quotidien. Première impression sur
l'injection : c'est merveilleux. Malgré la petite cylindrée,
le moteur, à bas régime, ne cogne jamais, et se laisse
emmener tranquillement, sur un filet de gaz.
Autre
point fort : le freinage. Très facile à doser, il se
montre à la fois hyper mordant et hyper progressif. Un gage
de sécurité pour une utilisation urbaine, et de tranquillité
sous la pluie. Les suspensions bien que un poil fermes, absorbent
sans problèmes les aspérités de la route.
Les
trajets sur autoroutes parisiennes ne posent aucun problème.
On n'arrive détendu, pas cassé, malgré 33 km
à faible allure. On a même du mal à descendre
de la moto une fois arrivé, tellement on aurait voulu que ça
continue...
Les
Long trajets.........pas assez longs justement !!!
Le
premier long trajet pointe le bout de son nez. Après une semaine
tranquille pour effectuer le rodage, la moto ne demande qu'a se dégourdir
les jambes. Raisonnablement évidemment, le rodage "industriel"
(les 1000 premiers km) étant tout juste terminé, il
convient maintenant de roder la moto plus soigneusement. Des montées
en régime douces, et pas trop haute pour le début. En
tout c'est un rodage de 5000 km que j'ai prévu. On aura le
temps par la suite, de profiter de tout ça.
Départ
de Paris pour Cognac.
450 Km, en solo. Au programme : consommation, tenue de route, comportement
de la moto et protection du pilote.
En
adoptant la conduite raisonnable qu'impose mon rodage, la consommation
ne pose jamais de problème. 5 - 5,5 L / 100, rien d'alarmant
donc, surtout que la moto doit pouvoir consommer beaucoup plus en
utilisation moins "tempérée".
Par
contre je suis sidéré par le comportement de la moto.
De part chez nous on appelle ça "un vélo".
La moto n'existe quasiment pas. Il suffit que l'on ait envie d'une
mise sur l'angle, et hop !! La moto se penche d'elle-même. La
moto se redresse toute seule à la remise des gaz, et sur l'angle
la moto ne bouge pas. Les suspensions font admirablement leur boulot.
C'est clair que ça change du cadre hasardeux du B1200.....
Malgré
la pluie et le froid, pilote et machine arrivent à bon port.
Pas de courbatures, mais la selle est, à la longue, un peu
dure. Rien de bien méchant cependant, les plus difficiles opteront
sûrement pour une selle perso. Les pauses régulières
tout le long du trajet m'ont permis de ne pas envisager la chose.
Sinon rien de plus : pas de mal au poignets, ni aux cervicales, bref,
que du bonheur. 450 Km se sont écoulés et là
où le bandit 1200 finissait par me laisser crevé et
cassé au niveau des cervicales, le CBR 600 m'a emmené
tranquillement à destination, sans noter la moindre trace de
fatigue. Pourtant j'ai noté que la bulle est un peu basse,
mais ma taille de nain :)) (1m76) doit y être pour beaucoup...
Une
semaine de festivités décembresques, un nouvel an, et
voilà pilote et machine qui repartent de plus belle, mais cette
fois, accompagnés de ma passagère adorée. Encore
une occasion de rallonger la liste des tests: confort passager et
comportement de la moto en duo.
Rien
de bien surprenant cependant. Ma passagère se trouve bien installée.
Le principal problème ayant été de trouver sa
position par rapport à moi. Une fois ce détail réglé,
le seul reproche reviendra, encore une fois, à la selle. D'un
part sur l'épaisseur un peu légère pour assurer
un bon confort sur long trajet, et d'autre car son revêtement
est trop glissant. Il faudra peut être envisager la selle tout
confort pour les longs trajets finalement :) La position des reposes
pieds semble être idéale pour ma passagère et
son mètre soixante et un.
Au
niveau du comportement de la moto, rien à dire. Un cran de
plus sur la pré contrainte de l'amortisseur arrière
(soit 4 au lieu de 3), et le passager n'existe plus. A aucun moment
le comportement de la moto n'est modifié par la présence
de Madame. Les mises sur l'angle sont toujours aussi évidentes,
la moto se relève toujours aussi rapidement, et le moteur ne
rechigne pas pour deux sous.
Petit
point noirs : la consommation. Le retour c'est effectué de
nuit, par -5°. L'autoroute, bien que non prévu, a été
emprutée afin d'écourter le trajet dans ces conditions.
Calés à 190 Km/h, la consommation est grimpée
à 9 L/ 100. D'un côté c'est appréciable
car cela oblige à faire des arrêts fréquents pour
se réchauffer. Mais il faut avouer qu'elle s'est montrée
un peu trop gourmande. Il semble qu'en grand froid, l'injection joue
un grand rôle sur la consommation. A part ce petit point, toujours
pas de problème ou autre mauvaise surprise. A noter que calé
à cette vitesse, sur autoroute, la moto ne bouge pas et à
un comportement des plus sains. Encore un gage de sécurité
pour les voyageurs.
Mai
2001 : la fin du rêve.......
Voilà
maintenant 6 mois quasiment que je roule en CBR 600, et je n'ai toujours
pas trouvé une seule raison, aussi minime soit-elle pour regretter
mon choix.
La
moto affiche maintenant 10000 kms. La consommation est toujours aussi
raisonnable. A savoir entre 5,5 et 6l/ 100 en mode balade, et quasiment
8l/100 en mode plus sportif. A aucun moment, la consommation notée
cet hiver ne sera remarquée. Sûrement le grand froid.
En moyenne se sont 220/230 kilomètres avant passage en réserve.
Pour une moto censée consommer, je suis agréablement
surpris. A moins que ma conduite n'y soit pour quelque chose.....
Après
un rappel Honda (position d'une durite sous le réservoir) et
la révision des 6000 km, la moto se porte toujours bien. Aucun
problème décelé (encore heureux......). Le seul
reproche que je pourrais faire, concerne la monte de pneu. Chaussée
de D207, la moto affiche forcément cette sensation de "tomber"
lors de forte mise sur l'angle. Comportement du aux très célèbres
pneumatiques triangulaires de Dunlop. Seulement le CBR 600 n'est pas
une moto difficile à mettre sur l'angle, et cette sensation
est plus gênante qu'autre chose. Evidemment on s'y fait, et
cela n'empêche pas de prendre beaucoup d'angle, mais au début
cela peut surprendre. J'envisage donc de changer mon train de pneu
pour des BT010, qui équipe notamment le modèle FS du
CBR 600 2001.
Une
fois encore bonne surprise : la révision des 6000 km ne me
ruine pas alors que ces motos sont censées être très
chères à l'entretien.
De
toutes façons, le rêve s'arrêtera le 10 mai 2001,
lorsque mon CBR 600 se volatilisera de son garage durant la nuit.
On vient bel et bien de me voler ma moto. La moto sera retrouvée
dans la matinée, complètement dépouillée
et brûlée. En gros, il n'y a plus rien à en faire.
Il faudra tout de même attendre le passage de l'expert pour
savoir s'il s'agit de ma moto ou du ZX-6R également volé
dans le même garage la même nuit.
Il
n'y a plus qu'à attendre le remboursement de la GMF. 30 jours
plus tard, le rêve peut reprendre. Remboursé dans l'intégralité
(moto de moins de 6 mois), je file chez un concess. Honda qui me fait
une proposition très intéressante. Je re-craque pour
le CBR 600, toujours en gris. Pourquoi changer ? (Pourtant je me suis
posé la question). Un mois sans moto, et on repart à
zéro. Rodage méticuleux, révisions des 6000 km,
puis départ pour la JNCE......
Quand facilité rime avec Efficacité....
Fin
Juin 2001, se déroule la JNCE. Rien de bien particulier
en fait, une sortie dans le Jura avec des amis motards. Départ
de Paris, et 3 jours à manger du virolos. Je ferai tout
le WE en duo, ma douce ayant décidé de nous accompagner.
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Ce
WE a marqué une étape dans mon utilisation du CBR. D'une
part parce que pendant 3 jours on a bouffé du virolos comme
jamais. J'ai pu beaucoup apprendre sur le comportement de la moto,
et j'ai ainsi ressenti beaucoup plus de chose venant de la moto. Ca
m'a permis également de confirmer que le comportement du CBR
600 est royal et ce, quel que soit le revêtement. D'autre part
parce que nous avons eu de belles petites périodes "arsouilles".
Malgré la présence de ma passagère (qui fut merveilleuse
de part son comportement sur la moto), les prises d'angle ont été
magnifiques. Alors que toute la bande (sauf Alex et Steph en Hornet)
arsouillait en solo, nous nous amusions devant avec le célèbre
GSX-F et le Fazer, sans aucun problème pour suivre (notamment
dans le col de la Faucille :) ). Je commençais tout juste à
connaître la moto (14 000 kms : 9000 + 6000), et je me suis
surpris à pouvoir l'utiliser correctement, sans me faire peur,
et sans faire beaucoup d'erreur. C'est là que le CBR est fantastique,
car il permet d'attaquer instinctivement, sans se mettre en danger.
La moto répond à la moindre sollicitation du pilote,
sans aucune mauvaise surprise. On se sent très vite en confiance
(ce qui peut être piégeux notez bien, surtout pour les
débutants)
A
noter que pour attaquer un tant soit peu, il est quasiment interdit
d'utiliser autre chose que les 3 premiers rapports. Là où
l'utilisation quotidienne autorise à rouler bas dans les tours,
pour pouvoir rester à l'attaque, il faut absolument garder
le petit 600cc dans les tours. Pour se faire, le 3ème rapport
est remarquable. Ayant une allonge incroyable, elle relance la moto
sans problème et permet de pousser sans devoir passer la 4ème
sous peine de rupteur. Des montées en régimes fantastiques
(malgré le duo), un train avant d'une perfection bluffante,
des freins toujours aussi efficaces, font que la CBR, en mode sport,
s'est montré tout bonnement parfaite. Pas de guidonnage, les
suspensions n'ont jamais été prises à défaut
par le revêtement. Bref, vraiment une moto fantastique.
Des
trajectoires au cordeau, et une marge de sécurité incroyable.
Car la moto permet des erreurs de trajectoire ou de freinage, sans
se montrer dangereuse. Une trajectoire un peu trop élargie
? Un petit coup sur le frein arrière, et la moto retire à
la corde. Freinage tardif en début de mise sur l'angle ? L'avant
ne bronche pas malgré la contrainte. Freinage appuyé
sur l'angle ? Une simple petite poussée supplémentaire
sur le guidon permet d'éviter que la moto ne se relève.
Jamais la moto ne m'a mise dans une situation ingérable, pourtant
j'ai eu quelque raté durant le WE.
Au
final il en ressort que malgré son côté plus polyvalent
que la concurrence Yam et Suz, le CBR 600 F reste une hyper sportive
remarquable d'efficacité au potentiel énorme. Bien emmenée,
elle n'a rien à envier aux autres 600 supersport du marché.
N'ayant jamais conduis de supersport, j'ai réellement étais
bluffé par la facilité de la moto. On applique les règles
élémentaires de conduite (regard, déhanché,
contre braquage) et la moto vous emmène là où
vous vouliez passer. Le tout sans jamais être pénalisé
aussi bien au niveau moteur que comportement de la moto, malgré
la présence de ma passagère (là où par
exemple le Bandit 1200 n'aimait que très moyennement les énormes
prises d'angle à deux, le CBR s'est montré royal. A
se demander si ma passagère était bien là durant
toute la montée des cols :)) ).
Le
mode GT..........et Honda invente l'hypersport parfaite !!!
Mi-Juillet,
enfin les vacances. 15 jours, direction Biarritz, à nous les
vagues. Pour la seconde année consécutive, ce sont des
vacances en moto. On n'allait pas se priver. Oui mais pour 15 jours,
il y a un minimum de matos à emporter. Oui et alors ? Direction
le vendeur, achat de sacoches de latérales, et d'un porte-paquet
Du Moulin (qui se fixe par dessus la poignée passager).
Nouveau
test : en charge maxi (je ne pense pas pouvoir faire plus sur
le CBR 600....), on va bien voir si le comportement de la moto
est toujours aussi excellent. Au programme : 2 sacoches latérales
pleines, une sacoches de réservoire pleine, et un sac à
dos plein sur le porte paquet.......Les photos parlent d'elles
même :) |
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Sans
oublier, bien sur, pilote et passagère. Bon le suspens ne va
pas durer bien longtemps. Sur les 800 Km qu'on à fait dans
cette configuration, seuls deux petits réglages auront été
nécessaires (suspensions car ceux choisis au départ
s'étant avérés trop mous, et pression des pneus
rehaussée). Même les prises d'angle n'ont pas posé
de problème. La moto, bien que plus lourde, garde son comportement
sain et rassurant. Ne surtout pas oublier de bien répartir
la charge : sacoche de réservoir remplie avec le plus lourd
(pour éviter de délester l'avant). Bien équilibrer
les deux sacoches latérales, pour garder un bon équilibre.
Le tout solidement bien attaché pour éviter les mauvaise
surprise :)
Pourtant,
je doute que Honda ait pensé le CBR 600 pour un usage aussi
"GT". Mais la moto étant tellement saine à
la base, qu'une surcharge ne change en rien un comportement quasi
parfait. Une fois encore, les seuls détails à soigner
sont les suspensions, la pression des pneus, et l'équilibrage
de charge.
Mais alors, il n'y a rien à redire
?
Et
maintenant ? Un an plus tard et 20 000 kms avec mon second CBR 600
(depuis mai 2001), soit 35 000 totalisés avec celui que l'on
ma volé (depuis décembre 2000, avec 2 mois sans moto,
soit 10 mois)). Tout comme le reste de la catégorie (R6, GSXR
600, ZX-6R), le CBR 600 est une moto extrêmement efficace, le
marché des 600 supersport ne laissant que peu de place pour
les motos en retrait (TT 600 par exemple).
Au
niveau mécanique, rien à dire. Aucun problème,
excepté le désormais célèbre tendeur de
chaîne de distribution, changé sous garantie par Honda.
Le reste c'est RAS, 20 000 sans rien à noter d'étrange.
Et ce malgré une utilisation quotidienne, quel que soit le
temps. Plutôt rassurant....
Loin
d'être aussi radicale qu'un R6, le CBR 600 tire très
bien son épingle du jeu dans un marché où la
tendance est de pousser à l'extrême. Du coup, le CBR
600 s'en sors très bien et ce dans n'importe quelle situation
(qui a dit TT ? :) ). Facile au quotidien, reposante sur long trajet,
efficace en arsouille, saine sur tous les plans (solo, duo, chargée
etc. etc.), rassurante et performante, elle n'a pas de réel
défaut.
Pour
rester objectif, je pense que les pilotes plus grands opteront pour
une bulle un peu plus haute, celle d'origine étant sûrement
trop basse. A noter aussi que les flancs de carénages ne protègent
pas beaucoup les jambes.
Le
moteur est un 600cc, donc pas de surprise à ce niveau là.
Les personnes cherchant couple et reprise fulgurante sur n'importe
quel rapport, passerons leur chemin. Le 600cc Honda ne trompe personne
à ce niveau là. Mais encore une fois il est exploitable
sur toute la plage : Sous 6000 le moteur vous permettra d'opter pour
un rythme tranquille, reposant, et sans stress. Au-delà de
6000 le moteur commence à se réveiller, au-delà
de 8000 la furie débarque, et ça pousse vraiment fort
jusqu'au bout. Bref, un moteur sympa, explosif à souhait et
agréable au possible.
Enfin,
un petit point négatif : la garde au sol vraiment trop limitée.
Aux dires des personnes roulant régulièrement sur circuit,
les reposes pieds frottent beaucoup trop tôt. Un détail
qui pourrait s'avérer gênant pour une utilisation piste
uniquement, surtout vue la vocation initiale du CBR 600. Rassurez-vous,
pour une utilisation hors piste, le problème ne se pose que
très très rarement.
J'avoue
avoir souvent envie de changer de moto, juste pour rouler sur quelque
chose de différent. Et puis au final, non, je garde mon CBR.
J'en suis réellement content. Pas une fois je n'ai regretté
d'avoir choisi le CBR 600. Je pense qu'on va faire encore un paquet
de route ensemble. Et qui sait si on ne reprendra pas le même
d'ici 3/4 ans ;)
Bonne
route à tous.
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